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XIII

XIII

XIII à table

Il fallait bien que le jeu vidéo, adaptation de la célèbre bande dessinée, finisse par révéler ce qu'il a dans le ventre. Ce n'était pas gagné d'avance.

Un homme sans mémoire recueilli sur une plage. Une tentative de coup d'Etat. Un président assassiné. Un juge opiniâtre. Un général étrangement protecteur secondé par une Major Jones, toujours là au bon moment. Une enquête identitaire semée d'embûches. Des retournements à la pelle…. De tels éléments, tirés d'une bande dessinée à succès – les cinq premiers albums en fait – peuvent-ils donner jour à un bon jeu vidéo?

On en doutait au vu de la relative médiocrité de Largo Winch (même auteur: Van Hamme, même éditeur: Ubisoft). Mais les développeurs parisiens de XIII, le jeu vidéo, ont bénéficié d'autres conditions-cadres. Bien reçue à l'E3, le salon des professionnels du jeu vidéo, l'ébauche s'est vue gratifiée d'un délai de conception et de moyens plus confortables. Le choix initial, ensuite, de plier la bande dessinée aux contraintes du jeu d'action en 3D subjective et non de prendre une BD puis de se demander quoi en faire a sans aucun doute profité au projet. Car XIII est d'abord un bon jeu d'action. Rapide, fluide, facile à prendre en main, avec des niveaux soigneusement conçus, des changements de rythme et, souvent, le choix laissé d'aborder une difficulté à la hussarde ou avec un certain doigté.

Sur cette excellente base (certes pas révolutionnaire, vu que d'autres shoots 3D sont du même tonneau et que l'intelligence artificielle des adversaires na rien de révolutionnaire) se greffe ce qui donne à XIII sa personnalité: un aspect "bande dessinée qui bouge" très abouti. Grâce à la technique dite du Cell Shading (en gros, on entoure personnages et décors d'un trait noir) et à l'utilisation d'une syntaxe propre au neuvième art (bulles lorsque les personnages parlent, onomatopées écrites, décomposition de mouvements en cases…). Et comme tout se combine harmonieusement, sans que jamais la jouabilité soit sacrifiée à l'effet, XIII ne vole pas son triple A, label qui marque le haut du panier dans le domaine du jeu vidéo.

Si on devait chercher des poux à l'entreprise, on en trouverait du côté de l'impossibilité de sauvegarder sa progression où on veut quand on veut, combinée à quelques épreuves ardues à surmonter.