Second Sight
Dans la tête de John Vattic
Avec Second Sight, les flash-back se ramassent à la pelle et la télékinésie est une arme redoutable. Habilement troussé par le studio créateur de TimeSplitters.Lorsque John Vattic se réveille dans une chambre commune déserte, l'homme est dans un sale état: chauve, couvert d'ecchymoses, une vilaine cicatrice sur le front; le patient n'a pas été traité avec tous les égards requis. Il est même considéré, à tort, comme un dangereux criminel. C'est dans cet état que notre héros se voit pris en main par le joueur et qu'il se découvre subitement doté de pouvoirs télékinésiques. A peine a-t-on eu le temps de découvrir quelques-uns d'entre eux, tels que la faculté de déplacer les objets à distance et de se redonner de la vigueur, qu'un flash-back nous ramène six mois plus tôt. Scientifique, John Vattic est chargé d'accompagner un commando en mission… Jeux de l'esprit au présent, infiltration en milieu hostile avec des moyens plus traditionnels dans le passé, Second Sight joue la carte de l'alternance et du scénario habile dont les tenants et les aboutissants se reconstituent façon puzzle.
D'emblée, Second Sight laisse percer une forte personnalité. On reconnaît assez vite la patte graphique des créateurs de TimeSplitters, très proche d'une BD. Ce no man's land entre le cartoon et le photoréalisme, assez peu exploré en jeu vidéo, fait que Second Sight ne participe pas vraiment à la course à la performance. Il n'y a ainsi pas d'exploits techniques à proprement parler, juste une cohérence esthétique et narrative rehaussée d'effets qui ont déjà fait leurs preuves.
Dire que le gameplay est irréprochable serait cependant aller un peu vite en besogne. John Vattic ne se manipule pas aussi aisément qu'un Sam Fisher dans Splinter Cell lors des phases d'infiltration, et certains placements de caméra erratiques jouent parfois les trouble-fêtes. On n'aurait pas non plus craché sur des possibilités de sauvegarde (avec possibilité d'éteindre la console) plus fréquentes.
Second Sight n'en reste pas moins une bonne surprise.