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Conker – Live & Reloaded

Conker – Live & Reloaded

L'écureuil n'épargne personne

Ex-star morveuse de la Nintendo 64, Conker se trouve adapté sur Xbox et enrichi d'un mode en ligne ambitieux. Anglais jusque dans ses défauts.
Il sera beaucoup pardonné à Conker – Live & Reloaded, deuxième production exclusive pour la Xbox du studio anglais Rare (ancien partenaire privilégié de Nintendo avant son rachat par Microsoft). Furieusement humoristique, le jeu propose un mode solo, qui est en fait la réplique presque conforme de Conker's Bad Fur Day, version souvent victime de la censure, sortie en 2001 sur une Nintendo 64 en fin de vie. La refonte est accompagnée d'un mode multijoueur essentiel bénéficiant du service en ligne Xbox Live.

Evacuons tout de suite ce qui agace. D'abord, le gameplay a bien été légèrement corrigé, il n'en reste pas moins fondamentalement à l'ancienne. Les sauts ratés, les chutes et les exercices d'équilibriste sur des poutres restent ainsi sévèrement sanctionnés. Ensuite, le manque de rythme des séquences narratives est patent: d'excellents gags tombent à plat. Enfin, les premiers pas dans le mode multijoueur laissent un tantinet désemparé (après, ça s'arrange).

Passons maintenant au plaisant. La refonte graphique est magnifique. Conker est sans conteste le plus beau jeu de plateforme disponible actuellement sur Xbox. En outre, le contraste est toujours aussi saisissant entre les jolies créatures à poil, à plumes ou à chitine, qui ne reculent ni devant la scatologie, ni devant les gros mots (volontairement masqués par un bip sonore, ce qui en accentue la drôlerie), ni les allusions grivoises, et leurs actes morveux.

De plus, jouer à cache-cache en ligne (ou avec des "bots" pilotés par l'intelligence artificielle) contre des adversaires surarmés qui prennent la forme de cruels oursons (les Tediz) ou de sauvages écureuils à la voix haut perchée (les HCE) introduit un réjouissant décalage.

Voilà pourquoi on salue le travail et on s'abstient de faire une remarque désobligeante devant un écureuil armé d'une batte de baseball, le visage déformé par un drôle de sourire.